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samedi, 12 novembre 2016

Avec le Kid Club, les collegiennes de Chätillon font revivre les porte-bonheur des poilus de 14

nenettes et rintitin au kid club 001.jpg
Discours du 11 novembre 2016

Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les anciens combattants,
Mesdames Messieurs, chers enfants,

Vous devez vous demander pourquoi j’arbore ce petit personnage de laine au revers de ma veste ?

C’est Francisque Poulbot, le célèbre dessinateur, qui les créer en 1913, il les baptisera Nénette et Rintintin. Mais je sais bien que n’ai pas encore répondu à votre interrogation.

Dans quelques instants les enfants de nos écoles vous offriront ces petits porte-bonheur en souvenir des poilus de la guerre de 14 qui, en les portant, n’espéraient qu’une seule chose : que la guerre finisse.

C’est à partir de 1917, alors que le moral de la population et des poilus est au plus bas dans cette guerre qui s’éternise et dont personne n’entrevoit la fin, alors que l’angoisse augmente face à l’artillerie allemande de plus en plus puissante avec les bombardiers Gothas et le canon de la grosse Bertha qui tire ses bombes sur Paris. Avec ces bombardements aveugles, les populations civiles de l’arrière ne sont plus en sécurité, la différence entre le front et l’arrière s’estompe. Ces petites poupées vont devenir les fétiches, les portes bonheurs qu’on offre aux poilus ou à sa bien-aimée pour les protéger contre les bombes. Elles semblent parées de toutes les vertus protectrices contre les dangers de la guerre. On dit alors que ces petites poupées détournent les pointes des baïonnettes, brisent les balles.

Ces porte-bonheur deviennent le symbole de l’union entre l’arrière et le front. Ils portent chance à ceux qui les portent mais aussi à ceux qui les offrent. Voilà donc Nénette et Rintintin accrochés aux uniformes des poilus ou sur leur barda ou plus souvent au fond de la poche des soldats. Dans les villages les jeunes filles les portent épinglés sur leur manteau, ces brins de laine forment une sorte de fils entre le front et l’arrière, les enfants les offrent à leur père rejoignant le front, les mères à leur fils partant pour les tranchées.

Guillaume Apollinaire écrira dans Mercure de France à propos de Nénette et Rintintin « c’est peut-être la première fois, depuis le fil d’Ariane, que l’homme met sa confiance dans quelques brins de laines, de fil ou de soie ». Il décédera le 9 novembre 1918

Ces petites personnages sont censés permettent d’endurer moralement les souffrances de la guerre, ils demandent aux Français de rester unis comme Nénette et Rintintin, car chacun espérait s’évader de ce monde de guerre pour aspirer à la paix et enfin se retrouver.

Mais ils n’ont pas marqué que les Français, on en trouvait aussi dans les rangs américains, au point que le caporal américain Duncan découvrant un chenil bombardé, sauve deux jeunes chiens qu’il baptise Nénette et Rintintin, car des enfants venaient de lui offrir ces petits porte-bonheur. Il ramènera ces jeunes chiens aux Etas Unis et l’un deviendra la star de la fameuse série télévisée, Rintintin.

Je tiens enfin à remercier les jeunes de Kid Club et de la Maison des enfants qui ont fabriqué ces petits personnages, remercier leurs animateurs qui, en leur racontant cette petite histoire les ont sensibilisé à la Grande Histoire, remercier aussi les enfants présents ce matin ainsi que leurs parents qui souhaitent ainsi sensibiliser leur enfants au devoir de mémoire. Je vous rappelle, encore une fois, qu’une magnifique exposition sur la grande guerre organisée par les Amis du Vieux Châtillon a lieu jusqu’au 13 novembre au centre Prévert.

Enfin, la Municipalité et le Souvenir Français, pour remercier les enfants, ont souhaité remettre à chaque enfant présent ce matin un document à son nom de participation à cette journée citoyenne.

Voilà donc l’histoire de ces petits personnages que les enfants vont maintenant vous offrir en guise de porte bonheur.

Jean Paul Boulet

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